Souffle et pratiques : clé de voûte de l’exercice de la tutelle

Cette thématique est bien au cœur de la raison d’être de chacun de nos réseaux car si chaque congrégation a sa marque propre et son style de relations particulier avec les établissements dont elle a la responsabilité, la tutelle de toutes se justifie par le message éducatif dont elles sont porteuses, message enraciné dans leur spiritualité. 

Encore faut-il régulièrement entretenir ce message, cultiver ce lien, cette articulation entre le souffle constant qui inspire notre action depuis l’origine de l’œuvre et les pratiques qu’il importe d’adapter au terrain de mission. 

C’est en effet en puisant dans cette spiritualité, dans ce souffle fondateur que nos traditions ont qualifié des pratiques, un ensemble de médiations éducatives et pédagogiques qui caractérisent nos identités singulières. Ces pratiques, cette tradition éducative enracinée dans ce souffle constituent notre principale ressource : en définitive, ce message éducatif est une foi en acte. Une foi qui ne se proclame pas, ou plutôt se vit au cœur d’une pratique qui fait référence et se partage avant de se proclamer.

Comment ce tissage donne-t-il des mots, une manière de penser, d’habiter le monde, de vivre son engagement au cœur de l’établissement jusque dans l’exercice de la tutelle ? Voilà ce que nous nous sommes efforcés de creuser ensemble tout au long de la journée, et surtout d’expérimenter. Expériences successives vécues dans le dialogue pour mieux raconter, rendre compte des inspirations fondatrices et de la manière dont nous les vivons, explorer le tissage d’une tradition éducative en dialogue avec le monde. 

Pour se partager, cette pratique a en effet besoin de se raconter d’où la place de ces récits à construire, à symboliser. Ces récits témoignent non seulement d’une identité spécifique, mais aussi d’une tradition qui marque ses membres. Elle va nourrir leur engagement. C’est François Jullien, philosophe, qui le formule très précisément dans son ouvrage « Si parler va sans dire, du logos et d’autres ressources ».

« La transmission d’une tradition, c’est ne rien vouloir dire… La tradition est le prétexte d’une rencontre qui va indiquer aux hommes et femmes, un dialogue possible. C’est dans l’espace de rencontre que va s’inventer la capacité à faire ensemble. Sans expérience partagée, pas de transmission ».

Une grand merci à l'équipe de préparation constituée avec les responsables de la pastorale des réseaux et qui a contribué à construire et animer cette journée thématique.

Jean-Jacques Erceau - Secrétaire général