Le mot du nouveau Président de l'URCEC. — Union des Réseaux Congréganistes de l'Enseignement Catholique

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Le mot du nouveau Président de l'URCEC.

En clôture de l'assemblée générale des 11 et 12 janvier, le Père Sylvain CARIOU-CHARTON a souhaité vous adresser ces quelques mots.

Mot du Père Sylvain Cariou-Charton – AG de l’URCEC – vendredi 12 janvier 2024

Chers amis,

Le Conseil d’administration de l’URCEC m’a donc élu le vendredi 12 janvier 2024 pour succéder au Père Jean-Noël Charmoille comme président de notre union. Je vous remercie de votre confiance.

Dans un premier temps, je tiens à me présenter à vous brièvement.

Je suis un homme de 58 ans et j’ai la joie d’être religieux de la Compagnie de Jésus (les Jésuites) et prêtre. Actuellement supérieur d’une petite communauté de 6 jésuites, je vis à Clamart sur le site du Centre spirituel Manrèse où mes autres compagnons de communauté sont investis. Pour ma part, je suis le délégué de mon Provincial pour les établissements scolaires en France (nous avons aussi un autre réseau en Belgique francophone) et j’ai l’honneur de présider, es-qualité, l’association Ignace de Loyola-Éducation qui fédère 15 ensembles scolaires et accueille environ 22 500 élèves.

Du point de vue ma formation initiale, j’ai effectué des études scientifiques pour rejoindre l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr. J’ai servi quelques années comme officier d’active dans l’Armée de Terre puis à 27 ans, en 1992, j’ai rejoint le noviciat des jésuites. Dans la Compagnie de Jésus, j’ai été heureux de spécialiser progressivement mon cursus d’études en Bible et plus particulièrement en théologie biblique et en exégèse. Cependant, confirmé par une heureuse expérience de direction d’un centre de soutien scolaire à Mulhouse pour des jeunes d’une grande diversité sociale, il m’a semblé que mon goût apostolique me conduisait plutôt vers le service des jeunes dans le domaine éducatif. Par la suite, j’ai donc été envoyé, pour l’essentiel, dans des missions en lien avec des étudiants et des formations du Supérieur. J’ai reçu la mission d’aumônier et d’enseignant dans le département de formation humaine à l’Institut Catholique des Arts et Métiers (ICAM) à Nantes, puis celle de préfet des études des classes de Physique-Chimie dans les classes préparatoires de l’Ecole Sainte-Geneviève (« Ginette ») à Versailles. Avant mon actuelle mission que j’ai reçue en 2019, mon temps a été consacré à la mission de supérieur d’une communauté jésuite nombreuse à Vanves, tout en coordonnant l’apostolat de notre Province auprès des jeunes. Cela m’a permis d’être, avec d’autres, promoteur de la conception et de la création du Centre Teilhard de Chardin, qui a ouvert ses portes sur le plateau de Saclay en 2022.

Voilà pour cette brève présentation.

Je tiens maintenant à remercier le Père Jean-Noël Charmoille qui termine sa mission de président de l’URCEC. Merci, cher Jean-Noël, de ce service que tu as rendu à notre union ! Beaucoup de choses ont été appréciées dans ta manière d’exercer cette mission. J’en mentionnerai quelques-unes de manière non-exhaustive. Tout d’abord ton écoute et ton esprit d’ouverture ont permis d’ouvrir de belles collaborations et d’accueillir largement. Tu as su écouter les avis, déléguer et appeler. Tes prises de parole toujours pondérées, réfléchies et mesurées sont à l’image de ta personnalité. Tu sais prendre distance et, en même temps, dire les choses. Plusieurs personnes ont pu me dire, avec leurs mots, combien tu n’es pas de ceux qui se croient « propriétaire » de l’Evangile. Tout en étant bien situé, tu ne verses jamais dans les excès. Avec discrétion et efficacité, tu as donné un visage à notre union dans le souci de servir le commun. Ton binôme avec Jean-Jacques Erceau a fait merveille. Au fond, tu as un cœur vraiment ecclésial, respectueux des différences et viscéralement attaché à la richesse des charismes que portent les Instituts religieux au sein de l’Enseignement catholique. Un grand merci à toi !

Au terme de cette assemblée générale, je souhaite remercier toutes les personnes qui se sont investies pour nous aider à vivre ce bon moment : l’équipe de préparation, bien sûr, Christophe Schietse notre nouveau Secrétaire général, Franck Bouzat et Fabrice Level. Mais aussi Christine Fortier notre secrétaire, Catherine Boulanger ainsi que l’équipe pastorale. Nous vous adressons tous nos remerciements pour votre soutien et votre disponibilité.

Chers amis, vous pouvez compter sur ma disponibilité pour essayer de servir au mieux l’URCEC. Comme beaucoup, les agendas sont déjà bien chargés et les missions nombreuses. Néanmoins, il est essentiel de nous rappeler que cela ne pourra se faire qu’avec vous tous : adhérents de l’union, membres du CA, Bureau de notre association, ainsi que les équipes et tout spécialement notre Secrétaire général Christophe Schietse.

Maintenir et renforcer notre union, cela suppose un vouloir et un pouvoir. Notre union et ses instances ne sont que les dépositaires de ces deux trésors à nous confiés. D’une part notre désir d’être ensemble, de nous connaître, de faire Eglise ensemble. Et d’autre part, les marges d’actions que nous souhaitons développer pour y parvenir. Cela me fait penser à l’Union européenne au sens où celle-ci doit constamment puiser à la source de la volonté de chacun de ses membres de faire œuvre commune afin de bâtir les instances qui la mettront en capacité d’agir le mieux possible dans le réel.

L’élan de cette assemblée générale, à la suite de celui qui a été initié par le Synode sur la synodalité, a permis de montrer, grâce à la trilogie communion – mission – participation, la profonde logique évangélique qui fonde ce processus en route !

- La communion nous renvoie à l’essentiel d’une fraternité toujours à construire sous le signe de Jésus-Christ. Dans un monde fragmenté et polarisé comme le nôtre, tout ce qui permet de donner visage à la fraternité proclame l’Évangile.

- La mission, quant à elle, donne sens à nos charismes spirituels et à notre service d’éducation. La prise de conscience du fait que la mission peut et doit être portée et partagée quel que soit l’état de vie, devient centrale. Il faut progresser dans cette prise de conscience et avancer vers une réelle effectivité des conséquences que cela suppose.

- Enfin, la participation nous renvoie aux enjeux des modèles de gouvernance, dont les structures doivent sans cesse s’ajuster en fonction des contextes variés de la mission. La question des ministères apparaît alors comme un domaine important en termes de perspectives à faire évoluer.

Comme l’a dit l’un d’entre nous : « nous ne sommes pas des gestionnaires de patrimoine immobiliers ! Nous sommes là pour permettre à la jeunesse de rencontrer le Christ ». Ce retour à la finalité ultime de notre identité chrétienne et de celle de nos Instituts n’est jamais un luxe. Il faudra y revenir sans cesse et plus particulièrement lorsque nous serons amenés à traiter de questions complexes et techniques. Il nous faut sans cesse avancer en étant guidés par le SENS !

Dès lors, notre union se présente aussi sous l’angle de la construction ecclésiale du corps de Christ. Souvenons-nous du propos de saint Paul que nous avons médité : « Si un membre souffre, tous souffrent avec lui. Si un membre est à l’honneur, tous les membres se réjouissent avec lui » (1 Co 12,26). Entrer plus profondément dans cette perspective, au sein de notre union, cela nous oblige nécessairement à des réajustements essentiels et bénéfiques. Réajustements pour que nos identités soient davantage reliées. Réajustements pour que notre interdépendance soit plus consciente et plus féconde. Réajustements pour nous aider à sortir de nous-même et accepter l’abnégation nécessaire pour aller au bout du don de soi.

Chers amis, il reste beaucoup à faire, mais c’est ensemble que nous devons le faire. Je vous remercie.