Les rassemblements de l’URCEC se suivent et … ne se ressemblent pas — Union des Réseaux Congréganistes de l'Enseignement Catholique

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Les rassemblements de l’URCEC se suivent et … ne se ressemblent pas

Les rassemblements de l’URCEC se suivent et … ne se ressemblent pas vraiment. Ils se succèdent simplement, chacun d’entre eux, permettant de poser un jalon supplémentaire, de franchir une nouvelle étape. Depuis janvier 2020, quatre manifestations ont exploré notre réalité et concouru successivement à des finalités certes complémentaires, mais différentes puisqu’elles s’inscrivaient dans des logiques bien spécifiques. Elles ont parallèlement exploité des ressorts toujours singuliers. Prenons le temps de les considérer successivement.

Dans quel récit et dans quelle logique nous situons-nous ?

Janvier 2020 / Converger

La session de Montreuil des 7 et 8 janvier 2020 nous a permis d’aligner notre désir suivant trois grandes lignes de force : un désir de passé vivant, un désir de présence réelle, un désir d’avenir partagé.

  • Un désir de passé vivant déclenché par la question : que ferait le fondateur s’il revenait ? Au-delà de cette seule question, on a senti alors le désir de se ressourcer à l’intuition fondatrice, et chez chacun, le désir de retrouver l’étincelle de sa vocation, l’étincelle de la rencontre initiale, le désir de se retourner vers la source pure, à la façon des saumons dans la rivière, qui ne remontent pas le courant vers le passé, mais orientent leur périple vers l’oxygène.
  • Un désir de présence réelle, quand la question est venue de la parole des jeunes. Comment sont les jeunes, que disent-ils, que désirent-ils ? Qu’en savons-nous réellement ? Il ne s’agit pas d’adaptation aux tendances supposées du présent, mais de présence car il s’agit de se rendre profondément, humblement présent à la réalité des personnes.
  • Un désir d’avenir. Non pas un désir de futur, qui n’est qu’une extrapolation du passé, une projection, mais un désir de s’offrir à l’avenir, à l’inattendu de l’avenir. Non pas une vague espérance pour désamorcer les peurs, mais une espérance portée et vécue dans la joie. La joie d’avoir rendu possible l’avenir, pour reprendre le mot de Saint-Exupéry : « Vous n’avez pas à prévoir l’avenir, vous avez à le rendre possible ».

Nous étions là au cœur de l’exercice de la tutelle dont la mission est essentiellement de susciter le désir : le désir de travailler ensemble dans la joie, pour retrouver l’authenticité de nos charismes (la foi), pour nous rappeler la vie réelle des personnes (la charité), pour nous offrir à l’avenir (l’espérance).

Novembre 2021 / Sensibiliser et identifier 

La Rencontre Nationale des 12 et 13 novembre 2021 au Campus de Pouillé à Angers nous invitait à une démarche à la fois introspective et prospective : 

Démarche introspective d’abord parce que nous nous sommes interrogés sur notre capacité à inscrire notre œuvre dans les besoins du temps, par-delà notre propre existence. C’est bien là notre espérance puisque nos Instituts n’ont pas été créés pour eux-mêmes, mais pour répondre à une urgence éducative, invitation relayée par le pape François dans le pacte éducatif mondial. Cet appel est invitation à retrouver les racines de notre engagement, pour répondre aujourd’hui aux enjeux éducatifs et sociétaux qui permettront de construire demain, un monde plus juste et plus fraternel. 
Démarche prospective, car elle concerne directement l’avenir de nos réseaux, et sans doute, tout autant, l’avenir de l’Enseignement Catholique. Dans un contexte en pleine mutation, au cœur d’une Église bousculée, questionnée, profondément déstabilisée, cette rencontre nationale nous incite à approfondir le sens de notre engagement commun, nous invite à oser la synodalité d’une démarche à la fois collégiale et communautaire, dans une vision d’avenir, dans une vision d’Église.

Cette Rencontre Nationale du Campus de Pouillé initiait complémentairement le chemin, informant les tutelles congréganistes des évolutions en cours, prenant appui sur les mutations de l’environnement sanitaire et social dans les vingt dernières années pour mieux identifier l’éventail des possibles et alternatives des quinze prochaines, mais soulignant également les ressources et stratégies à mobiliser. Notre approche était alors centrée sur l’institut, le réseau et la responsabilité spécifique de la congrégation. Nous invitions cette dernière à porter des choix qui ne soient pas dictés par les seuls évènements et donc subis plus que choisis.

Septembre 2022 / Se projeter ensemble

L’assemblée extraordinaire de septembre dernier nous invitait collectivement à nous projeter vers un futur désirable. Il s’agissait de savoir si notre ambition commune était simplement conservatoire ou missionnaire ? Notre désir était-il profondément désir d’avenir ? D’où la question à laquelle nous nous sommes collectivement attachés : quel paysage souhaitions-nous construire à l’horizon des 15 prochaines années ? Notre pédagogie s’appuyait alors sur une responsabilité collective qui donne corps et sens à la politique de notre union, une union où chacun des membres est tout à la fois responsable de ses choix, mais également pleinement responsable des membres de l’union.

Les réseaux en présence ont confirmé la nécessité d’une transformation des réseaux qui ne soit pas la résultante de la seule volonté de se maintenir dans le paysage, mais le fruit d’une ambition commune : mieux répondre ensemble aux besoins du temps. Une transformation qui n’ait pas pour seule ambition, la conservation d’un existant, mais bien au contraire, le déploiement des possibles. L’assemblée a confirmé ce chemin et les conditions associées : une restructuration des réseaux congréganistes par grandes familles spirituelles 

qui prenne le temps, en tout premier lieu, de préciser ce à quoi ce rapprochement concourt car la finalité reste le principal vecteur de la transformation. C’est bien à partir de l’avenir qu’il importe de regarder le présent. 
qui se soumette à la mise en œuvre, à la réalisation de conditions censées en garantir l’efficience : la formation et l’animation du réseau, une gouvernance, un processus de professionnalisation, l’existence d’une dynamique spirituelle.

Janvier 2023 / Se déterminer … et développer

La session des 5 et 6 janvier fut, en définitive, un temps de confirmation et de détermination. Confirmation que les chemins de transformation empruntés par les réseaux témoins, sans être modélisant, constituent autant de points de repères pour tous les réseaux engagés dans de semblables démarches. Détermination en conséquence du mandat accordé à l’URCEC et aux services nationaux pour développer des modalités d’animation et d’accompagnement qui favoriseront leur déploiement. C’est là une pleine légitimation de la vision déployée en septembre et du processus à l’œuvre. C’est également un premier cahier des charges pour le ou la future secrétaire générale qui prendra ses fonctions à la rentrée prochaine.

Il s’agit désormais de développer la démarche et d’accompagner les tutelles qui en expriment l’intention, dans une transformation similaire à celle à laquelle certains réseaux se sont déjà prêtés et que l’URCEC appelle de ses vœux : 

  • Développer la vision, la mission et la vocation de ces réseaux de réseaux,
  • Accompagner les processus qui aligneront la gouvernance, mais également les logiques économiques et patrimoniales sur ces enjeux.

Il importe enfin de permettre à chacune des congrégations de s’inscrire dans un processus de décision. S’engager individuellement est en effet essentiel tout en explorant les ressources et perspectives dont nous disposons collectivement pour permettre le futur que l’on appelle de nos vœux, persuadé avec Antoine de Saint Exupéry que « L'avenir n'est jamais que du présent à mettre en ordre. Que nous n’avons pas à le prévoir, mais à le rendre possible. »