Mais qui était donc Adèle de Batz de Trenquelléon ? — Union des Réseaux Congréganistes de l'Enseignement Catholique

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Mais qui était donc Adèle de Batz de Trenquelléon ?

Adèle de Batz est née à Feugarolles le 10 juin 1789.  De famille noble, son père, officier au service du roi, est contraint à l’exil après l’arrestation de celui-ci. En 1797, avec sa mère et son jeune frère, Adèle  fait l’expérience de l’exil en Espagne d’abord, puis au Portugal où le père rejoint les siens. Fin 1800, la famille  s’installe à Saint Sébastien. C’est là qu’elle fait sa première communion, le jour de l’Epiphanie 1801. Adèle manifeste à ses parents son désir de rester en Espagne pour pouvoir devenir carmélite. Mais elle n’a que douze ans. 

La famille rentre en France à la fin de l’année 1801. Adèle accompagne sa mère qui fait le catéchisme, visite les malades, les pauvres des alentours et cherche à soulager la misère qui règne. Elle ne perd pas de vue son projet de vie carmélitaine…

En 1803, l’Evêque d’Agen, Mgr Jacoupy propose de donner la confirmation. Pour se préparer Adèle passe six semaines avec les anciennes carmélites d’Agen. La confirmation va laisser une empreinte très forte dans sa vie. Elle fait connaissance de Jeanne Diché, et, ensemble, elles fondent une petite association dont le but est de travailler à la re-christianisation  en vivant, chacune, là où elle est, de l’Evangile et en se mettant au service du prochain. 

En 1808, l’association qui compte 60 membres s’affilie à la Congrégation mariale que le Père Chaminade a fondée à Bordeaux, congrégation qui regroupe des laïcs dont la mission est de « multiplier les chrétiens ». Chaque année, la fête de Pentecôte est pour Adèle, l’occasion de se laisser renouveler par l’Esprit Saint dans sa vocation qui devient de plus en plus apostolique. 

En 1814, avec quelques amies, elle conçoit un « cher projet » qui leur permettrait de s’adonner à temps plein à la mission. Elle désire la vie de communauté tout en étant missionnaire. Le Père Chaminade écrit alors des constitutions et le 25 mai 1816, Adèle et ses compagnes s’installent à Agen au « Refuge » : l’Institut des Filles de Marie (Sœurs Marianistes) est né. 

Le 10 janvier 1828, Adèle vit sa Pâque, elle laisse alors plusieurs communautés bien vivantes à Agen, Tonneins, Condom, Bordeaux et même dans le Jura à Arbois.

Tout au long de sa vie, Mère Adèle est animée d’une foi profonde, qui s’enracine dans son Baptême et dans sa Confirmation. Sa foi se nourrit de la Parole de Dieu, de l’enseignement de l’Eglise, des écrits des saints (St. François de Sales, St Ignace, St Thérèse d’Avila…) et s’approfondit dans la méditation des fêtes tout au long de l’année liturgique. Elle s’associe par là aux Mystères du Christ qu’elle sait toujours vivant dans l’Eglise et par l’Esprit. Elle donne à Marie une place privilégiée, elle l’aime, la prie et cherche à l’imiter.

Cette bonté l’ouvre aussi à toutes les misères qui l’environnent. Les pauvres sont particulièrement l’objet de ses soins attentifs. Elle les reçoit au château, tient à les servir elle-même. Elle visite les malades des environs. Son unique désir est de pouvoir faire connaître son Seigneur, de le faire aimer et servir par tous les cœurs. Autour de 1810-1811, elle ouvre une école au château de ses parents. Aux petits garçons et petites filles qui se présentent, elle apprend le catéchisme, les prières essentielles, la lecture, le calcul. Ses élèves, venant de fermes isolées, arrivent à toute heure, elle est toujours disponible.Après la fondation, les soeurs ouvriront des écoles et continueront à développer les groupes de jeunes filles et de femmes.

Aux yeux d’Adèle, la vie spirituelle n’est pas à chercher dans des choses extraordinaires, mais dans la vie quotidienne : « Ne pensons qu’à faire ce que nous faisons dans le moment mais, à le bien faire. C’est dans la fidélité et la perfection aux actions ordinaires que consiste le progrès que nous pouvons faire dans la vertu.  Dieu ne demande pas de nous des choses extraordinaires, mais Il veut que nous nous sanctifiions dans les choses que nous faisons tous les jours. » (246,4-5)