Assomption France s’ouvre à l’Europe — Union des Réseaux Congréganistes de l'Enseignement Catholique

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Assomption France s’ouvre à l’Europe

Dans le cadre du séminaire annuel, Assomption France a réuni tous les Chefs d’établissement du réseau, accompagnés de leur équipe de direction, à Bruxelles. Ce fut l’occasion de vivre une journée complète en immersion dans la vie scolaire belge, au sein de l’Assomption Boitsfort (assomption-edu.be).

​Deux écoles primaires, un collège et un lycée pour nous accueillir, jusque dans les classes, nous donner à voir le rythme et l’organisation scolaire, nous faire participer aux ateliers de l’après-midi et nous permettre bien simplement de rencontrer élèves et adultes pour échanger et écouter. La métaphore de l’attention aux personnes a déjà bien été filée lors de ce premier jour, où chaque participant avait reçu une lettre écrite par un élève belge pour dire, selon lui, comment l’équipe d’Assomption Boitsfort prenait soin des jeunes et de leur progression.

 

C’est bien là en effet notre thématique globale : Former des communautés où existe une attention aux personnes. Approfondir en quelque sorte cette nouvelle formule de politesse qu’on entend si souvent maintenant : « Prends soin de toi ! », en introduisant la notion de communauté. Chez Sainte Marie-Eugénie, Fondatrice des Religieuses de l’Assomption, nous parlerons rapidement de la force de la communauté. Elle le dit à l’Abbé Combalot : « Mon Père, il faut que vous m’aidiez, je ne puis rien à moi toute seule. » Elle poursuit : « Avec les sœurs que vous me donnerez, je pourrai parler des merveilles qui ravissent l’intelligence et des miséricordes qui touchent le cœur. » C’est un peu comme si on disait la faiblesse personnelle et la force de la communauté. Dès le début, la communauté est présente dans la pensée de Marie-Eugénie, comme une condition essentielle de l’œuvre à venir. C’est pourquoi, nous avons voulu suivre ce thème lors du séminaire 2022, afin de mieux cerner l’accompagnement qu’on se doit d’avoir les uns envers les autres et de mieux connaître tous les outils qui apportent une attention aux élèves.

Ainsi, nous avons poursuivi en plénière avec l’intervention remarquée de Sœur Véronique MARGRON, Présidente de la CORREF, qui écrit : « Accompagner, c’est veiller aux côtés de quelqu’un qui fait l’expérience de chercher son unité. » Elle a été là, pour mettre au centre la valeur du compagnonnage, au sens de marcher les uns avec les autres pour construire de l’équipe et de l’interlocution entre nous. Elle a été là aussi, pour nous rappeler qu’accompagner, ce n’est pas veiller sur le bien d’autrui, mais plutôt veiller avec l’autre à ce qui peut devenir le bien à ses propres yeux, pour ouvrir sa vie à un à-venir. 

Après une mise en lumière par Caroline HENNING, Référente PPPF, de ce qu’on nomme EARS (Education Affective, Relationnelle et Sexuelle) et PPPF (Programme de Protection des Publics Fragiles), nous avons profité d’une dernière plénière avec Sœur Anne DESCOUR, Provinciale de France des Religieuses de l’Assomption. Dans le dernier ouvrage qu’elle a co-écrit La Vérité nous rendra libre, on peut lire : « L’écoute m’oblige à actualiser ce que je crois, à réviser une hiérarchie et un système de valeurs, des idées reçues, elle m’invite à bouger. » Nous avons repris avec elle une thématique bien connue à l’Assomption pour voir comment l’écoute favorise le pouvoir transformant de l’éducation : l'écoute transforme à la fois l'écoutant et l'écouté, c’est bien cela l’écoute active et engagée ; elle suppose un accueil réel de l'autre en soi, un accueil profond de soi-même aussi, comme quelqu’un qui écoute et qui se découvre à travers cette action même d'écouter.

Comme des pas de côté réguliers, les participants ont participé à plusieurs ateliers de transformation : quels dispositifs d’écoute et de prévention dans les établissements scolaires ? Quelles sont les attitudes à cultiver dans nos équipes pour lutter contre tous les abus et favoriser une estime de soi ? Comment réagir à des situations de crise ? Quelle protection met-on en œuvre ? Quels sont les leviers qui favorisent une qualité de vie au travail ? Autant de questions pour se mettre en chemin, se laisser déplacer et enrichir notre quotidien de pratiques nouvelles.

Ce séjour à Bruxelles fut très apprécié, pas seulement pour la variété des bières belges ou pour la qualité des frites accompagnant chaque plat, mais bien pour l’écart que ces quelques jours nous ont permis de prendre avec nos habitudes et nos références bien établies.

« Soyez une personne pacifique qui garde sa paix en la donnant aux autres. » écrit Sainte Marie-Eugénie… une belle façon de former des communautés où existe une attention aux personnes. 

Anthony ODIN, Délégué de tutelle