Poursuivre la mission

Après la diffusion du rapport Sauvé, bien que les médias faisaient déjà état des chiffres quelques jours avant, nous partageons en Eglise le sentiment de honte, de tristesse à l’égard des victimes et restons sidéré face à l’ampleur de la situation.

Le pape François le jour même a souhaité que l’Eglise de France » puisse entreprendre la voie de la rédemption « , ceci sera possible par la reconnaissance et la réparation.

La prise de conscience ne date pas de ce mardi d’octobre car la lettre des Evêques de France de mars dernier introduisait la réflexion et la mise en place de commission CIASE . On peut regretter que les médias n’ont pas toujours mis en avant que cette commission est bien à leur initiative.

De même ; les Congrégations religieuses depuis des années se sont emparées du sujet tant il les préoccupe. Le père Colin, fondateur des pères maristes dans ses avis aux maîtres disaient déjà en 1829 : « Pour éviter plusieurs graves inconvénients, nous ne souffrirons pas que les élèves viennent allumer notre feu les matins, ni dans la journée. Nous nous rendrons ce service à nous-mêmes, nous rappelant ces paroles de Jésus Christ, non veni ministrari, sed ministrare (je ne suis pas venu pour être servi mais pour servir - MT 20,28). Puis plus loin « Nous n’inviterons jamais les élèves à boire, à manger, à jouer dans nos chambres ».

Au-delà du constat et la sensibilisation des personnes qui interviennent auprès de jeunes en les invitant à de bonnes postures. On peut attendre légitimement des actions concrètes de la part de l’Eglise dont l’indispensable mot d’ordre de ne pas tolérer de tels actes et de prendre en charge à sa juste mesure les indicateurs de violences sexuelles.

Mais aussi de poursuivre avec joie et espérance la mission éducative qui nous anime, être témoin d’une Eglise bienveillante et miséricordieuse dont nous sommes les instruments.

Le Père Pierre Allain Lejeune a proposé un texte le 5 octobre « Aujourd’hui, prêtre » sur pierrealainlejeune.wixsite.com dont voici le dernier paragraphe : » Aujourd’hui, en ce sombre mardi d’octobre, j’ai continué à être prêtre parce que je sais que cette mission est plus grande que moi et que je n’en serai jamais digne ; j’ai continué à donner Dieu aux gens que je rencontrais, ce Dieu que je ne possède pas mais qui, un jour, s’est saisi de mes pauvres mains d’homme pour se donner au monde. Aujourd’hui, j’ai continué à être prêtre par amour du Christ et des hommes qu’il aime ».

Vincent Langlois - délégué de tutelle des Pères Maristes