Actus et réflexion au programme de l’assemblée générale

« Nous sommes là, à la Maison de La Salle, dans la joie des retrouvailles fraternelles. » C’est par ces mots que Christine Jeancolas a ouvert le rassemblement tant attendu. Les cœurs se sont ouverts, les langues se sont déliées : les chefs d’établissement avaient du temps à rattraper après l’annulation de l’événement en 2020.

Et les délégués de pôle, l’équipe du pôle animation formation (Paf) et le frère Aidan Kilty venu tout droit de Rome, avaient eux aussi des choses à dire. Ils ont dressé un bilan de leur champ d’action et mis l’accent sur la vitalité du réseau. Le frère Aidan a ainsi insisté sur la responsabilité des chefs d’établissement qui ne doivent pas la cantonner au niveau local, mais doivent l’étendre au-delà du district de France. Une largeur de vue partagée par les membres du Paf investis dans la formation, le volontariat, le lancement des JMJ de 2023 ou les projets de l’association Éddé (Éducation et développement).

L’actualité, c’était aussi celle de l’Église avec les conclusions de la Ciase (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église) et les propositions de la Conférence des évêques de France réunie à Lourdes. Le frère visiteur provincial Jean-René Gentric, citant le pape François, a « encouragé à porter ce fardeau » et, « dans un souci de justice réparatrice, à examiner attentivement les propositions des évêques ». Il a invité les chefs d’établissement à « toujours protéger ceux qui seraient menacés » et, si nécessaire, à avertir la gouvernance. L’écoute est le mot d’ordre. L’écoute qui, avec le silence, doit aiguiller le cheminement intérieur, celui qui fait vivre les engagements de chacun dans sa foi.

La vigilance était aussi de mise lors de l’intervention du père dominicain Éric Salobir, auteur de Dieu et la Silicon Valley. Selon le chercheur, il faut préparer de toute urgence la jeune génération à l’intelligence artificielle. Les technologies sont en effet une production de la société ; elles nous ressemblent, mais elles nous transforment et nous enferment aussi. Éric Salobir a laissé les chefs d’établissement face à une question de taille : « Comment dévoile-t-on le dessous des cartes aux jeunes ? », ces jeunes dont il est « frappé de l’habilité face à la technologie, mais aussi de leur naïveté face à ce dans quoi ils sont embarqués. »

Comme l’a souligné Jean-Marie Ballenghien, adjoint du frère visiteur provincial, les chefs d’établissement du réseau sont attendus sur de nombreux sujets…

Laurence Pollet