Ukraine : nouvelles des communautés religieuses — Union des Réseaux Congréganistes de l'Enseignement Catholique

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Ukraine : nouvelles des communautés religieuses

La Corref porte une très grande attention et préoccupation sur ce qui est en train de se dérouler en Ukraine et soutient de grand cœur et par la prière le dévouement et la mobilisation des religieuses et des religieux avec leurs communautés auprès des populations éprouvées. Il y a celles qui ont décidé pour l’instant de rester sur place et celles qui ont dû fuir avec la population vers les pays limitrophes comme la Pologne, la Slovaquie ou encore la Roumanie, la vie devenant impossible à cause des bombardements, du manque d’eau et de nourriture…

Voici en ce 9 mars 2022 quelques nouvelles qui nous sont parvenus. Par mesure de sécurité et en accord avec les supérieures, nous n’indiquons pas les lieux et les noms quand les religieuses sont encore sur place.

Congrégation des filles de la Charité de saint Vincent de Paul

25 Filles de la Charité sont dans cinq Communautés situées dans l’ouest de l’Ukraine.

Depuis le début du conflit elles hébergent des réfugiés qui se déplacent vers la Pologne ou la Slovaquie en lien avec Caritas ou d’autres associations. Selon les lieux elles participent aux actions sur place pour les soins, la distribution alimentaire…

Dans un foyer de personnes âgés, les soignants sont partis et donc les Sœurs ont pris le relais.

Les sœurs de Pologne et de Slovaquie hébergent également dans un grand nombre de Communautés. Des personnes sont ensuite orientés vers des familles ou des lieux d’accueil plus pérennes. D’autres pour l’instant restent sur place et dans ce cas les enfants sont intégrés dans des écoles.

Prochainement elles vont accueillir des enfants de plusieurs orphelinats dont beaucoup sont handicapés.

Sr Françoise, Supérieure générale 

Soeurs de saint Paul de Chartres 

Nos soeurs de Kharkiv ont évacué vers la Pologne avec d’autres religieux et des femmes et des enfants ; leur immeuble a été détruit et celles de Obouriv qui étaient restées avec la population sont finalement parties après les bombardement, aussi avec des femmes et des enfants. Prions ; nous nous préparons quant à nous à accueillir des réfugiés, à la demande des mairie.

Soeur Monique Françoise, Supérieure de la Province de France

Congrégation des Ursulines de l’Union romaine

Merci beaucoup de votre prière et de votre soutien pour nos sœurs en Ukraine.

Aujourd’hui, elles sont toutes en vie, les deux qui sont à K. ne peuvent pas partir car ce n’est pas assez sûr même pour aller à la paroisse et soutenir d’autres personnes. Elles ne peuvent pas traverser la ville car les ponts ont été détruits par les soldats ukrainiens afin d’arrêter l’armée russe. Elles ont une personne avec elles. Nous nous inquiétons surtout pour ces deux sœurs, mais ce qui est bon, c’est que chaque jour je peux être en contact avec elles, grâce aux portables.

Celles à K. et à Iv. entendent des bombes de temps en temps. Les trois à C. se trouvent dans un village où c’est relativement calme.

En Pologne, la plupart de nos communautés sont prêtes à recevoir des réfugiés d’Ukraine. Notre communauté de Częstochowa attend 20 orphelins mais nous verrons bien qui viendra. Ces personnes arriveront dans nos communautés par l’intermédiaire de Caritas, nous pouvons aussi avoir des membres de la famille de nos sœurs mais nous devons toujours faire un rapport à Caritas. À Varsovie, nous aurons probablement une famille (sans père qui est parti à l’armée) de notre sœur ukrainienne ou des personnes de la paroisse où se trouvent nos sœurs. La semaine prochaine, 900 orphelins arriveront dans notre pays.

Merci encore de votre prière et nos sœurs en Ukraine m’ont dit qu’elles ressentent la puissance de cette prière de même que leurs soldats. D’après les informations qu’elles reçoivent de leurs proches qui sont dans l’armée, il est visible qu’il y a de petits miracles.

Sr Iwona, osu provinciale 

En Ukraine, le 3 mars 2022
Chères Sœurs,
Nous voulons vous remercier sincèrement d’être avec nous, de nous soutenir par vos prières et vos bons mots dans ce moment difficile. Nous sommes toujours à K., nous sommes plus en moins en sécurité (comme tout le monde en ce moment), nous restons dans notre maison, bien que nous ayons temporairement déménagé au sous-sol.
Nous lisons qu’à ce moment-là, notre tâche principale est de prier avec ferveur devant Jésus Eucharistique. Le Jésus vivant, le Dieu puissant, le Vainqueur du mal, le Roi de la paix, qui habite dans notre maison, reste au cœur de la capitale ukrainienne. Il bénit de ce lieu notre pays tout entier, ses citoyens et ceux qui y sont entrés sans invitation.
Chaque jour, nous participons à la liturgie on-line et recevons la Sainte Communion. Le mercredi des Cendres, un prêtre nous a rejoint et a célébré la messe dans notre chapelle. Nous ne nous rendons pas à notre paroisse parce qu’elle est de l’autre côté de la rivière.
La providence de Dieu veille sur nous tous les jours et de toutes les manières. Malgré le fait qu’il n’y a pas d`abondance de nourriture dans la ville (le pain entre autres), nous avons toujours des provisions et nous les partageons avec nos voisins ! Nous leur rendons systématiquement visite et leur apportons un soutien psychologique. Nous sortons dans la ville, nous parlons aux gens, nous leur offrons des images de Jésus Miséricordieux et des médailles miraculeuses de la Vierge, mais tout le monde n’est pas encore prêt à les recevoir.
La guerre en est maintenant à son huitième jour. De temps en temps, nous entendons le bruit des explosions. Notre voisinage le plus proche n’a pas été touché par les bombardements. Nous sommes dans les mains aimantes de Dieu, et c’est avec confiance que nous lui confions nos journées et surtout nos nuits.
En union de prière
Sr L.et Sr H. , osu 

En Ukraine, le 6 mars 2022
Très Chères Sœurs,
Du fond de mon cœur, je veux vous écrire quelques mots. Tout d`abord, merci pour votre soutien par la prière et pour tous les signes de communion que nous continuons à recevoir de votre part. C’est très important pour nous dans la situation actuelle - vous ne savez même pas à quel point. Cela en dit beaucoup de notre « INSIEME Ursuline ». C’est tout simplement magnifique !
Je ne décrirai pas trop notre situation actuelle, car vous suivez probablement tout cela de manière régulière. Chacune de nos communautés ou de nos duos vit dans une réalité de guerre qui est différente mais généralement similaire. Actuellement, les sœurs de K. ressentent surtout les effets de la folie d’un certain monsieur.
Dans tout ça, le pire c’est peut-être l’incertitude de chaque instant. Les avions qui passent au-dessus de nos têtes posent automatiquement la question de savoir s’ils vont jeter des bombes ou simplement ils continueront à voler. Lorsque les sirènes d’I.-F. retentissent pendant la messe, il est impossible, assis sur un banc d’église, de ne pas lever les yeux et de ne pas écouter le bruit d’éventuelles explosions. Heureusement, rien de tel n’est encore arrivé, à part le bombardement de notre aéroport militaire, mais beaucoup de gens paniquent tout simplement.
Et puis il y a le soir, quand les mots qui pendant des années ont été prononcés presque automatiquement : 
« Une nuit paisible et une mort heureuse... » prennent une signification et un sens complètement différents.
Plusieurs fois, il m’est revenu que nous vivons dans la main de Dieu, quoi qu’il arrive - tout ira bien. La veille du début de la guerre, nous nous sommes confessées, ce qui est également encourageant, car il faut être prêtes à tout. Ce qui était évident auparavant, comme planifier l’avenir ou le futur proche, est maintenant tout simplement hors de question. Nous répétons après Saint Jacques : si le Seigneur le permet...
Chacune de nos communautés s’implique au mieux de ses capacités et de ses besoins : soit en collectant des dons pour l’Est, en accueillant des réfugiés, en fabriquant des filets de camouflage, en préparant des chambres pour d’autres réfugiés et plus encore, mais surtout par la prière. Il est difficile de dire quand ce « génocide » prendra fin - je ne pense pas que ça se termine bientôt.
Les sœurs nous demandent souvent si nous ne voulons pas retourner en Pologne. Non, nous ne le voulons pas. Et même si nous ne faisons pas de choses spectaculaires ici, il me semble que notre présence même et notre prière commune sont importantes. D’autant plus maintenant, alors que de plus en plus de personnes quittent la ville de I.F. et que la tristesse et la peur sont de plus en plus visibles tout autour. Je pense que chacune d’entre nous vit la situation actuelle à sa manière, mais comme je l’ai écrit au début, votre soutien spirituel est très important pour nous.
Merci encore pour vos prières et votre appui spirituel, ne vous arrêtez pas !

Sr W . A, osu et Sr O.N , osu

Soeurs de Saint Joseph de Saint Marc


Selon la Supérieure provinciale de la congrégation, les sœurs présentes en Ukraine sont toutes en sécurité. Elles se sont mises au service de l’accueil des réfugiés dont beaucoup de femmes et d’enfants. Soeur Sheeba nous a fait parvenir des photos que vous trouverez tout au long de cet article.